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Pension alimentaire et fiscalité : les règles à connaître pour la déclaration 2025

Civil - Civil, Bien et patrimoine, Personnes et familles
13/10/2025

La pension alimentaire est un outil essentiel de solidarité familiale, mais elle obéit à un régime fiscal précis qui peut évoluer d’une année à l’autre. La déclaration des revenus 2024 en 2025 confirme les principes généraux tout en rappelant les conditions à respecter pour bénéficier d’une déduction fiscale. Voici les points essentiels à retenir pour anticiper vos obligations déclaratives.

Principe général : déduction pour le verseur, imposition pour le bénéficiaire

En droit fiscal français, celui qui verse une pension alimentaire peut, sous certaines conditions, la déduire de son revenu imposable. Il faut notamment qu’il existe une obligation alimentaire légale (entre parents et enfants, entre époux, etc.), que le montant soit justifié et que la personne bénéficiaire ne soit pas rattachée au foyer fiscal du débiteur.

En contrepartie, celui qui perçoit la pension doit en principe la déclarer comme un revenu imposable, sauf exceptions prévues par l’administration fiscale.

Pension versée à un enfant mineur : attention à la résidence alternée

Lorsque l’enfant réside principalement chez l’autre parent, la pension versée pour son entretien est déductible, que son montant ait été fixé par un juge ou convenu entre les parents, à condition de pouvoir justifier les paiements effectués.

La situation change en cas de résidence alternée. L’administration fiscale accorde alors une majoration du nombre de parts pour le calcul de l’impôt. Si cette majoration est appliquée, aucune pension alimentaire ne peut être déduite pour l’entretien de l’enfant.

Une vigilance particulière s’impose lorsque le juge fixe tout de même une pension en garde alternée (pour compenser un déséquilibre financier, par exemple). La déduction n’est pas automatique : il faut choisir entre le bénéfice de la majoration de parts et celui de la déduction.

Pension versée à un enfant majeur : plafonds et conditions

Pour un enfant majeur, la déduction est possible à condition que l’enfant ne soit plus rattaché au foyer fiscal et qu’il dispose de ressources insuffisantes pour subvenir à ses besoins.

  • Forfait sans justificatif : 4 039 € par enfant (logement et nourriture) si l’enfant vit sous votre toit.
  • Plafond global déductible : 6 794 € par enfant, si vous justifiez les dépenses (loyer, frais d’études, etc.).
  • Déduction majorée : jusqu’à 13 588 € dans certaines situations (vous subvenez seul aux besoins de l’enfant et êtes chargé de famille).

Pension versée à un ex-conjoint ou à un ascendant : déductibilité encadrée

Les pensions alimentaires versées à un ex-conjoint dans le cadre d’un divorce ou d’une séparation sont déductibles si elles :

  • sont fixées par décision de justice ou par convention,
  • font l’objet d’une imposition séparée,
  • conservent un caractère alimentaire.

Les pensions versées à un ascendant dans le besoin peuvent aussi être déduites : soit sous la forme d’un forfait de 4 039 € (hébergement et repas), soit pour leur montant réel si elles sont justifiées.

Justificatifs et déclarations : une rigueur indispensable

Pour sécuriser la déduction, il convient de conserver tous les justificatifs : relevés de virements, jugements, conventions, factures (frais de scolarité, loyers, etc.). L’administration peut en demander la production.

Le montant déclaré par le débiteur doit correspondre à celui admis par l’administration, et le bénéficiaire doit déclarer ce même montant comme pension perçue, sauf disposition contraire.

En pratique, la fiscalité des pensions alimentaires repose sur un équilibre : celui qui contribue à l’entretien d’un proche bénéficie d’un avantage fiscal, tandis que le bénéficiaire est imposé sur les sommes reçues. Les règles applicables en 2025 rappellent l’importance de vérifier les conditions de déductibilité et de conserver des justificatifs précis.